Bénabar : Quatre murs et un toit

J’ai toujours aimé cette chanson et elle est de circonstance, parce que c’est demain que nous signons l’acte de vente de notre nouvelle maison et depuis le temps qu’on l’attendait, la rêvait, la cherchait…  On a raté deux ventes, arnaqués par une agence qui gardait la maison tant convoitée pour la secrétaire de l’Agence sous le coude, puis considérés comme des ploucs par une bouseuse, voui, voui, je balance et je pèse mes mots, je reste polie !!! Finalement  ces deux baraques n’étaient sûrement pas faites pour nous et toutes ces années de recherche ont enfin payé, comme on dit tout vient à point qui sait attendre, ou kek’chose dans le genre ;)-

par antagnet

Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future.
On s’endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte.
Les travaux sont finis, du moins le gros oeuvre, ça sent le plâtre et l’enduit et la poussière toute neuve.
Le plâtre et l’enduit et la poussière toute neuve.

Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon.
On ajoute à l’étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l’automne.
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane.
On pourra y faire un jour une cabane.

Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement.
Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c’est dommage, est à l’abandon.
Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain.
Ça sera une deuxième salle de bain.

Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale.
On a fait un bureau dans la p’tite pièce d’en haut, et des chambres d’amis, les enfants sont partis.
Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement.
Petit à petit, vêtement par vêtement.

Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu’ici il y’a trop de place.
On va poser tu sais des stores électriques, c’est un peu laid c’est vrai, mais c’est plus pratique.
La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver.
Dans son ventre ronronne la machine à laver.

Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces.
La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c’est le consulat que rouvrent les gosses.
Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs,
qui colonisent pour la dernière fois la modeste terre promise, quatre murs et un toit.

Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier.
Je dois vous prévenir si vous voulez l’acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée.
Ne souriez pas Monsieur, n’ayez crainte Madame, c’est hanté c’est vrai mais de gentils fantômes.
De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures,
« finis tes devoirs », « il est trop lourd mon cartable », « laisse tranquille ton frère », « les enfants : à table ! ».

Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l’entendez ?

Elféemaisonnement vôtre

Mes elféebulations en mode elféedéménagement :)

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2 commentaires

  1. Lautreje dit :

    Si deux maisons te sont passées sous le nez, c’est qu’elles n’étaient pas pour toi !
    J’aime aussi cette chanson, tellement nostalgique. Courage !!

  2. Benki dit :

    Quand une maison te passe sous le nez, c’est qu’elle n’est pas pour toi, il ne faut rien regretter.
    J’aime aussi cette chanson. J’ai toujours une petite larme à l’oeil en pensant à la maison de mon enfance.

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