Famille ou Travail ? Éternel dilemme !
La vraie liberté de la femme ne serait-elle pas justement de pouvoir choisir ?
J’ai longuement hésité avant de publier ce billet, j’ai tergiversé et puis zut je me lance ! clic !
Hier soir, en rentrant d’une réunion de travail tardive… (Et voui je travaille à la maison mais aussi à l’extérieur, pas beaucoup mais j’ai quand même le temps de m’occuper de mes 3 gosses, de mon elfe, de l’asso de parents d’élève, du conseil d’école, de faire la bouffe, le ménage, mes produits d’entretien, de cosméto., bientôt les savons, les meubles, la baraque, le jardinage, les poules, la vache… Oups mais je m’égare là, non ?!) … A la suite du mail de Shabnam (Ripe Green Ideas) et de son article Lettre ouverte à Mme Badinter me voilà parachutée chez écolo info avec les Vertes de rage, lettre ouverte à Mme Badinter (voir l’article original sur fémininbio), qui m’a conduite à visionner l’interview Journée spéciale Elisabeth Badinder – France Inter… sur Dailymotion (voir aussi Elisabeth Badinder sur france inter jeudi 11 février 2010) et certains commentaires pathétiques qui en ont découlé… Puis j’ai repensé aux articles d’Olivier (Bloguer ou ne pas bloguer) : Du sein devenant symbole de vie, Pings et WordPress, me télétransportant sur Le blog à Jef à lire Féminisme et à visionner (tiens pour ce coup-là je ne me rappelle plus comment j’y ai atterri) Z comme Zemmour : « Pour les féministes, les femmes doivent devenir des hommes comme les autres » (16/02/10) – RTL.net. Je l’apprécie moyennement d’habitude mais là, il met le doigt là où ça fait mal… Et encore je vous passe les pages que j’ai survolé…
… Bref de fil en aiguille (heureusement que j’ai tenu le fil d’ailleurs, je me serais perdue sinon) je me suis souvenu du « méga dossier » que j’avais pondu en 2005 pour le bulletin de mon association Jumeaux et Plus de l’époque… Pas moins de 10 pages dont 4 pages de témoignages et un bon mois de recherches et de travail de synthèse, d’écriture, pour retracer le parcours du combattant de la jeune mère de multiples… Et je trouve que ça colle pile-poil avec le sujet, donc je vous en livre quelques extraits.
Quelle mère ne s’est jamais demandé : « Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire après mon congé de maternité ? Vais-je retravailler ou non ? Quand et à quel rythme ?«
Il est vrai qu’une naissance multiple, déjà de par son caractère exceptionnel, peut engendrer des problèmes plus sérieux pour la reprise du travail, conciliation entre vie familiale et vie professionnelle étant un choix difficile. Environ la moitié des mères reprennent le travail après une naissance multiple, et plus particulièrement gémellaire, leur présence sur le marché du travail dépendant, pour la plupart des cas, directement du nombre d’enfants au foyer.
Difficile aussi d’échapper à la culpabilité et ce, que l’on soit mère au foyer ou femme active. Dans les deux cas, les femmes revendiquent un manque de choix évident : celles qui reprennent le travail pour des raisons économiques (un seul salaire ne suffisant pas) et qui culpabilisent de ne pas être assez présente ; et celles qui décident de se consacrer à leur foyer mettant en avant leur souhait de rester disponible pour leurs enfants et qui elles, culpabilisent de trop les couver et de ne pas contribuer au budget familial.
Alors Famille ou Travail ? Éternel dilemme !
(…) si cela vous intéresse, je vous en reparlerai entre-autres sujets traités : Je retourne travailler, Mes bébés : Mon nouveau Job, Un Compromis : le Temps Partiel, Congé parental : mode d’emploi, reprendre une activité professionnelle après une longue période d’inactivité, Le Télétravail et j’aurais pu aussi inclure les mom’preneurs mais à l’époque ça n’était pas encore monnaie courante… Et c’est bien dommage, j’aurai sûrement sauté le pas pendant mon congé parental… Ceci sans parler du parcours du combattant pour trouver un mode de garde adapté aux multiples. (…)
Pour conclure j’avais volontairement pris position pour faire réagir les lectrices (ceci concernant les mères de multiples, jumeaux, triplés mais pouvant très bien se transposer pour des mères de singletons) et parce que c’était et cela reste mon point de vue, oui oui :
Certaines femmes penseront que rester à la maison, c’est faire un bond en arrière de 35 ans et que tous les efforts de nos mères auront été vains.
La femme moderne se doit de travailler pour pouvoir garder son autonomie complète et rester l’égale de l’homme, et aujourd’hui, ce sont les mères au foyer qui souffrent généralement d’une dévalorisation sociale.
Soyons lucide, dans la plupart des cas les mères « d’enfants multiples« (et même les autres) qui travaillent le font plus par nécessité alimentaire (salaire de leur conjoint insuffisant) que par réelle vocation, les aides de l’état et des organismes sociaux étant encore bien insuffisants pour nos familles de multiples.
Il est vrai que la société actuelle nous pousse à être plus indépendante, à travailler pour avoir un vrai statut social, mais ne nous leurrons pas, les moyens mis en œuvre pour nous faciliter le travail à l’extérieur sont encore bien insuffisants et le resteront tant qu’il n’y aura aucune réelle réforme sociale et familiale, avec des dispositifs d’aide familiale plus importants et adaptés aux contraintes des familles d’enfants multiples ainsi que des réformes du travail portant sur la facilitation du travail à temps partiel, etc..
Certes les aides de la naissance aux 3 ans de nos enfants se sont améliorées, bien peu à mon goût et pas encore toujours équitablement par rapport à un enfant seul, mais après ?… (ndlr : je me rappelle avoir eu droit à l’apje encore moins avantageuse que la la paje)
Rappelons que nous n’avons pas choisi d’avoir plusieurs enfants en même temps et que les difficultés d’organisation et financières seront multipliées et simultanées tout au long de l’éducation de nos enfants.
Là encore, les familles d’enfants multiples sont les grands oubliés.
Élever des enfants et d’autant plus des « multiples« est un vrai travail à plein temps non reconnu.
Le monde du travail devrait être plus adapté aux femmes pour leur permettre de concilier vie professionnelle attrayante, vie de famille et vie de femme satisfaisantes.
« Nous avons beaucoup de retard par rapports aux pays nordiques qui ont su très tôt répondre à ce problème par un dispositif social efficace ayant fait l’objet d’un large consensus entre l’État, les femmes et les entreprises : Cela a permis pour les femmes de concilier une vie professionnelle et familiale, sans se faire au détriment de leurs revenus financiers, de leurs désirs professionnels, de l’éducation de leurs enfants, et de leur qualité de vie personnelle.* »
*propos extraits de « la femme esclave » de Jean Baptiste pour Conscience Politique
Pour simple exemple : Pari réussi en Suède où les Suédoises (et même leur conjoint !) bénéficient d’un congé parental long (sa durée totale est de 480 jours), bien rémunéré (80% de leur salaire brut), et si souple qu’il peut être pris de manière continue ou discontinue, l’allocation parentale pouvant être différée ou étalée jusqu’aux 8 ans de l’enfant.
Alors, quand aurons-nous le droit de choisir sans contrainte ? (temps partiel, télétravail, garde des enfants…)
Et à quand, un « vrai salaire« (Je sais que ça va en faire hurler plus d’un(e) ;)) pour les femmes qui ont décidé de leur « propre« chef de rester à la maison pour pouvoir enfin s’occuper de leurs enfants ?
M@rie, maman d’Anaïs, Kilian et Thomas pour Multiples en Marche N°25 – juin, juillet, aout 2005
Sources du dossier : Multipl’info, Infobébé, Parents, Vies de famille (le magasine de la CAF de la H-V)
Il va de soit que je n’avais même pas évoqué le terme « écologie », cela n’avait rien à faire là dedans ou « allaitement maternel »qui avait aussi fait l’objet d’un dossier bien complet – montrant que l’on pouvait aussi allaiter des multiples d’ailleurs. Ce qui me fait aussi penser au combat des mères de multiples pour avoir « le droit » d’allaiter leurs enfants… Alors il est vrai que je mets l’accent sur les multiples puisque cela concerne les familles de multiples mais cela s’applique aussi pour les familles de singletons de 2 ou 3 enfants voire plus.
Le saviez-vous ?
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Je ne vois pas trop pourquoi l’allaitement maternel et l’écologie ou la bio devraient toujours être liés. D’ailleurs d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours entendu parler d’allaitement alors même que l’écologie n’était pas d’actualité. On peut très bien allaiter par choix ou par soucis d’économie (n’oublions pas qu’allaiter est aussi une solution pour faire des économies de lait infantile – lait qui est un gouffre financier pour les familles modestes – et d’eau pendant près de 6 mois.) sans pour autant se revendiquer écologiste à fond à fond ou adopter des méthodes naturelles pour faire son ménage ou manger bio sans pour autant avoir allaité que ce soit par choix ou par contrainte – comme cela a été par exemple mon cas pour mes jumeaux… Si on va dans ce sens, je ne suis pas écolo pour deux sous, je pense d’abord à moi, mon porte-monnaie, ma santé, celle de mes enfants et celle de la planète.
Je me fiche royalement de savoir que Bidule ou Tartempion trouve que c’est bien de faire ça ou ça… Certains surfent bien évidemment sur la vague du bio, de la greenattitude à avoir pour être IN… D’autres se découvrent tout d’un coup des talents de sauveteur de la Planète… A coup de discours moralisateurs : « Faites ce que je dis mais surtout ne faites pas ce que je fais ! » Mais vouloir protéger la nature, qui nous entoure, celle qui nous nourrit, manger bio et rejeter tout ce qui peut être nocif pour l’homme ne devrait pas être un phénomène de mode.
Par les temps qui courent, je pense sincèrement que rester à la maison, sans travailler, pour pouvoir élever ses enfants est devenu un vrai luxe… A moins d’être issue d’un milieu « aisé » ou d’être « femme de » (ce qui revient à peu près au même) qui gagne 25’000 dollars par mois et qui emploie des filles au pair aujourd’hui -comme on employait avant des nourrices qui vendaient leur lait pour subsister- pour pouvoir aller se pavaner dans les salons de thé, les champs de courses ou les défilés du dernier couturier en vogue…
Et après on veut nous faire croire que travailler libère la femme ?! Mouais, c’est toujours pareil, ça dépend de quel côté de la barrière on se trouve !
PS : Je laisse la parole aux mamans des plus petits que les miens qui ont encore le nez dans le sein et des couches à changer ;)
Bonjour Anissina,
Wouah ! Que de choses à dire après ton post, mais je vais essayer d’être concise: J’ai eu 9 enfants et je suis restée à la maison pour eux et pour moi aussi parce que c’est enrichissant d’élever ses enfants.
L’année dernière, j’ai du travailler parce que le salaire de mon mari ne suffisait pas. Je l’ai fait pendant 18 mois. Avec mon expérience de mère au foyer ou l’on exerce 100 métiers, l’employeur m’a vite proposé un poste à responsabilités. Je ne suis pas restée parce que mes enfants encore à la maison (j’en ai encore 4) avaient besoin que je sois là et franchement je suis mieux chez moi.
Je vais créer mon entreprise pour un supplément de revenus et pour m’éclater aussi. Le fait de revenir à la maison nous a permis de découvrir un handicap chez notre numéro 8 et de pouvoir mieux l’entourer. La morale de l’histoire pour moi ? Faire des enfants ce n’est pas seulement les mettre au monde, c’est aussi s’en occuper jusqu’à ce qu’ils soient en âge d’être indépendants ( 18 ans ?). Et vu les temps qui courent, le foyer n’est-il pas un refuge et une protection ?
Belle journée !
Bonjour Véro,
Je suis contente de te lire ici.
Je suis du même avis que toi, je travaille à la maison et un peu à l’extérieur pour pouvoir souffler et voir d’autres têtes mais je reste le pilier central de notre famille…
Je te remercie de ton témoignage, j’espère en avoir de nombreux, même s’ils ne vont pas dans mon sens…
L’important n’est-il pas justement de se sentir en accord avec soi-même avant de suivre les dictats de notre société ?
Bizelfiques
Je n’ai pas d’enfant donc je ne suis pas encore confrontée à ce problème. Le souci c’est qu’on vit dans une société où chacun juge l’autre et y va de son commentaire.
On fait souvent culpabiliser les mamans qui s’investissent dans leur travail et font carrière, tandis que celles qui restent à la maison sont vues comme de simples « femmes au foyer » malheureuses et pas épanouies… Alors quitte à être jugée, autant faire ce qu’on veut ;)
Quand à associer l’allaitement à l’écologie, c’est risible… Allaiter est l’acte le plus naturel qui soit, que vient faire l’environnement là dedans, je me le demande aussi :D
Merci de ton passage ici Annouchka.
En ce moment c’est les vacances et mes elfillous passent toute la journée en pyjama s’ils en ont envie.
Moi je travaille à la maison et j’apprécie de ne pas avoir à courir et de ne pas les faire courir…
Aucune activité de prévue (je travaille aussi je fais pas toujours ce que je veux lol) ils font ce qu’ils ont envie, quitte à s’ennuyer un peu pour stimuler leur imagination ;)
Ils n’avaient pas envie d’aller au centre de loisir…
Elle est pas belle la vie ? Zhom me le dit souvent lol
Je n’ai qu’un regard d’homme. Mais je trouve le sujet passionant et je partage ô combien l’avis que l’important est de se sentir en accord avec soi-même… et cela n’est pas toujours facile.
Bonjour,
Pour ma part je ne suis pas encore maman mais cela fait un bout de temps que j’en ai envie… Je savais dejà à l’adolescence que je voulais des enfants, et cela fait bien un an que j’en meurs d’envie. Seulement, je suis la seule de notre couple à avoir un travail pour le moment et il est du coup inconcevable d’elever un enfant avec mon seul salaire (de 30h au smic). Mais le bebe est notre projet numero 2 dès que mon fiancé aura trouvé un travail (le projet numero 1 etant de quitter notre studio). Mais deja je me torture l’esprit. J’aimerais tant rester a la maison pour m’occuper a temps plein de mon enfant et le voir grandir, mais comment tiendrions-nous avec un seul salaire (et en region parisienne) ?
Et puis j’ai un travail que j’aime enormement, avec un patron super sympa. Et je culpabilise presque en me disant que tomber enceinte revient a le laisser gerer seul la boutique ou a l’obliger a prendre un(e) remplaçant(e) qui n’aura pas forcement mon experience (petite entreprise où nous ne sommes que deux, ce qui est parfois tout juste). Et si l’arrivee de bébé est programmee pour la fin d’annee, là où nous avons tant de travail, comment va-t-il s’en sortir ?
Bref, je trouve avant meme d’y etre confrontee qu’il est difficile de trouver le bon equilibre entre travail et enfants.
Bonjour fairy
En effet c’est toujours plus compliqué pour une femme !
Un excellent moment passe avec vous, merci bien pour cette bonne lecture.