Le pétrole ou la vie…
Au nom de l’écologie, l’équateur s’engage à refuser l’exploitation d’un gisement d’or noir en Amazonie… si la communauté internationale l’indemnise. Une première.
Cette histoire m’a marqué parce que je crois qu’il est à l’heure actuelle assez rare qu’un pays si pauvre qu’il soit, soit prêt à renoncer à la manne de millions de dollars sur l’exploitation d’un filon tel le pétrole au profit de la préservation du poumon de la terre… Et pourtant c‘est l’histoire que nous raconte Libération.fr.
A l’heure où l’or noir atteint des sommes mirobolantes et où l’on commence à se poser enfin la question sur cette ressource pas si inépuisable que ça, l’équateur, pas si riche que ça, est prêt à renoncer à l’exploitation d’un de ses gisements ! En effet un nouveau gisement de pétrole a été découvert dans le parc national du Yasuni. Ce gisement pourrait, selon les estimations, renfermer « jusqu’à 920 millions de barils, soit le quart des réserves actuelles du pays, et lui rapporter ainsi une quinzaine de milliards de dollars annuels (jusqu’à 28 selon certains calculs) ». Mais après avoir vu son parc national (classé, depuis 1989, « réserve de biosphère mondiale » par l’Unesco) se faire piller et l’exploitation pétrolière (voir aussi l’article sur Texaco) ruiner ses terres et ne ramener aucun impact positif que ce soit au plan économique ou social au niveau local, si ce n’est maladies, pollutions et paysages de désolation, l’Équateur a choisi de ne pas exploiter ce gisement, par soucis écologique, à la condition expresse d’une compensation (sous forme de dons aux ONG du pays, d’annulation de dettes ou de crédit carbone) de la communauté internationale. Si la proposition est acceptée, l’Équateur s’engagera à préserver la biodiversité du parc « une des régions les plus riches en biodiversité au monde : pas moins de 2 274 espèces d’arbres recensées, 567 d’oiseaux, 80 de chauves-souris, 10 de primates, 105 d’amphibiens et plus de 100 000 espèces d’insectes à l’hectare ! Un record. » Et on éviterait aussi le rejet de « 500 millions de tonnes de carbone par l’exploitation et la combustion de ce pétrole ».
Pour en savoir plus : Libération.fr
Photo : Autour du Monde